Un peu de physiologie

Porter son bébé dans les bras permet de lui offrir toutes les possibilités d’éveil et d’interaction dont il a besoin.

Quand on souhaite avoir une main  libre, ou les deux, il peut être judicieux d’utiliser un porte-bébé.

Le porte-bébé ne soutient pas le bébé comme les bras, car ils absorbent les chocs transmis au bébé et s’adaptent naturellement à ses postures. Le choix d’un porte-bébé va donc dépendre du développement du bébé et doit lui permettre de se développer dans les meilleures conditions possibles.

Le bébé n’est pas un adulte en miniature du point de vue de son ossature, de son fonctionnement. C’est seulement vers 25 ans que s’achève l’ossification et que la croissance s’arrête.

Dans le portage les articulations les plus sollicitées sont celles du dos et de la hanche du bébé en particulier lors de la marche. Nos pas sur les sols durs de nos pays développés créés effectivement des impacts importants.

L’articulation coxo-fémorale (« hanche ») est l’articulation qui permet à l’os de la cuisse (le fémur) de s’emboîter dans le bassin.

C’est la tête du fémur qui va s’emboîter dans le bassin au niveau de la cavité cotyloïde.

C’est la pression exercée sur le fémur qui va « mouler » la forme arrondie de la tête fémorale et le creux de la cavité.

On comprend alors que lors du transport du bébé (porte-bébé, poussette ou siège auto), on va faire particulièrement attention à la posture du bébé pour lui permettre un développement harmonieux.

Le bébé porté a besoin d’être accroupi pour le développement de sa hanche.

La colonne vertébrale du bébé n’est pas non plus achevée à la naissance. Le dos du bébé n’est pas encore musclé et sa structure osseuse est inachevée

La colonne vertébrale n’est pas complètement ossifiée, les vertèbres qui forment des anneaux autour de la moelle épinière ne sont pas complètes.

Le bébé va adopter naturellement une position arrondie, qui va ouvrir l’espace entre les vertèbres.

Au cours de sa croissance et au fur et à mesure de la musculation de son dos, le bébé va pouvoir se redresser. Sa colonne va progressivement adopter les courbures naturelles du dos humain.

L’ossification complète se termine vers 25 ans, mais les courbures naturelles du dos du bébé sont installées au moment où la marche est bien acquise.

Tant que les muscles ne soutiennent pas la colonne et tant que les disques intervertébraux ne sont pas suffisamment denses, les zones nerveuses sont moins protégées.

On comprend alors que le bébé est particulièrement vulnérable aux pressions et aux chocs, tant au niveau de sa hanche que de sa colonne vertébrale.

On installe le bébé dos arrondi dans le porte-bébé pour protéger sa colonne vertébrale.

Les positionnements des jambes, du bassin et de la colonne vertébrale sont liés. Les jambes et le bassin sont reliés par la hanche et la colonne vertébrale se pose sur le bassin au niveau du sacrum.

Si on souhaite permettre au bébé d’arrondir son dos il va falloir basculer le bassin vers l’avant. Les jambes vont se plier et s’écarter.

Dans la position accroupie le bassin va basculer vers l’avant.

Enfin, comme les disques intervertébraux sont encore souples et que les muscles  n’absorbent pas bien les impacts, il va être nécessaire de soutenir suffisamment l’enfant pour lui éviter de recevoir des chocs transmis lors de la marche.

Le portage nécessite un soutien zone par zone de la colonne vertébrale afin d’absorber les chocs.

Pour cela un réglage fin et précis est nécessaire. L’objectif est d’avoir des lignes de suspension qui amènent l’enfant en suspension dans le porte-bébé. Tous les porte-bébés ne le permettent pas. seules les écharpes tissées nous offrent la possibilité de régler le tissu zone par zone, quand le nouage le permet.

En pratique : à retenir

Il n’est pas toujours facile de trouver un porte-bébé qui permette de porter son bébé en respectant son développement.

Certains points à vérifier vont nous permettre de choisir un porte-bébé ou un nouage.

Le bébé a besoin de s’accroupir et d’arrondir son dos. On va faire attention à ce que le bébé ne prenne pas appui sur le porte-bébé, par exemple si on lui met les pieds dans le tissu, car cela l’encourage à se tendre en arrière et à se cambrer.

Le bébé a besoin de pouvoir s’accroupir

Le dos du bébé doit pouvoir être arrondi

C’est très important s’il est tout petit, mais même en grandissant, quand l’enfant s’endort dans le porte-bébé, ses muscles se relâchent et ne soutiennent plus son dos. Le porte-bébé doit pouvoir protéger le dos du bébé même quand il dort.

Ainsi son bassin va être basculé, et le poids de son corps se situer dans sa base.

Il peut ainsi se tenir activement et participer à son portage.

La tension dans le dos du bébé va être réglée finement, de façon à soutenir zone par zone sa colonne vertébrale pour la suspendre vers le haut.

On va chercher à garder la tête dans le prolongement de l’axe de la colonne vertébrale, pour son confort mais aussi pour la circulation sanguine en direction du cerveau. Le bébé va se trouver le front ou sa joue contre le porteur, la tête bien dans l’axe.